Hello les amis!

Toute bonne chose a une fin. Notre tour d'Asie du sud-est (15 sept. 2010 - 15 juil. 2011), c'était : l'Indonésie, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande, le Laos, le Vietnam puis le Cambodge.

Décollage-retour vers Paris dans quelques heures, à 00h25 vendredi (heure locale).
A +

mardi 29 mars 2011

Depuis le grand fleuve, boueux et majestueux


Le Laos se découvre au ralenti, depuis le bateau qui glisse sur le Mékong. Roches karstiques, sable blanc, huttes éparpillées, gens souriants.

Du grand fleuve ("Mé" signifie la grandeur, "kong" veut dire le fleuve) long de 4200 kilomètres, nous ne verrons qu'une petite partie. 300 kilomètres peut-être. Le niveau des eaux n'est pas très haut. 5 mètres peut-être. Avec des rochers qui affleurent, quelques gorges et tourbillons.

Au fil des heures de notre voyage de deux jours jusqu'à Luang Prabang, on aperçoit les pêcheurs sur les berges, les gamins sur les rives. Les femmes chercheuses d'or dans ces eaux boueuses et celles qui prennent le bain à la tombée de la nuit. Majestueux.

Angel.










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lundi 28 mars 2011

Pour notre première soirée au Laos, on se trémousse à la fête du village


Le Laos et le Mékong nous tendent leurs bras. Nini et Oliv aussi. Ils nous ont rejoints pour faire ensemble la descente du fleuve en bateau lent jusqu'à Luang Prabang. Rochers qui affleurent, sable blanc sur les rives et coucher de soleil derrière les collines. Trop bien.

En chemin, une halte d'une nuit est prévue à Pak Beng. On s'attend à un village dortoir de guest-houses tristes. Inintéressant au possible. On change vite d'avis car les gens sont agréables et accueillants. C'est un peu ce qu'on nous avait dit du Laos.
 
Le patron du restaurant où l'on s'arrête parle français et nous indique que, pendant trois jours, c'est la fête annuelle du village. Une fête bouddhique où, pendant toute la nuit, les habitants endimanchés viennent chanter et danser sur des airs de synthé. Un vrai bal populaire comme dans nos campagnes.

C'est la bonne surprise. On est accueilli avec moult sourires et tapes sur l'épaule. Contrairement au Thaïlandais, le Laotien est tactile. Une jeune fille en robe traditionnelle nous invite à danser ; à deux reprises, on s'exécute. De quelques danseurs avant notre arrivée, la piste se remplit en cinq secondes. Pour nous observer, sans doute. Et pour nous montrer qu'ils savent s'amuser, probablement. On se fait des petits signes complices. Des accolades au moment de partir.

Le Laos, j'aime ! Après cette entrée en matière, les autres villes ont intérêt de tenir la distance.

Nico

La terre a tremblé, mais pas nous


En route vers le Laos, on fait escale dans la bourgade de Chiang Khong, près de la frontière. Après treize heures de bus depuis Bangkok, on pose les sacs pour deux nuits à proximité du Mékong.

Vers 22 h, alors qu'on est attablé, sur une terrasse, en soulignant la tranquillité des lieux, on entend la tôle au-dessus de nos têtes vibrer bruyamment. On se dit que quelque chose a du tomber sur le toit. Mais le bruit persiste et on sent le sol bouger. Ni une ni deux, tout le monde sort des maisons. Tremblement de terre. Pas vraiment de mouvement de panique. De jeunes Thaïlandaises se serrent les unes contre les autres puis la vie reprend vite son cours. Un vieux nous fait signe que tout va bien et mime le mot OK avec ses doigts. Morts de rire.

On sentira quelques répliques dans la soirée et la nuit. Moins importantes. C'est un petit séisme chez nous. On apprendra le lendemain que l'épicentre se trouve en Birmanie, plus au nord, où il a fait une vingtaine morts. Mon premier tremblement de terre. Une drôle d'expérience tout de même.

Nico.

samedi 26 mars 2011

Ce quartier qu'on a aimé




Ça y est, on repart vraiment sur les routes. La baroude. Le backpaking old school. La débrouille, quoi. On lâche le petit confort de notre appart pour rejoindre le Laos puis le Vietnam et enfin le Cambodge. Un mois pour chaque destination. Le pied !
On a donc dit au revoir à notre nid douillet. Bye bye les vendeurs de légumes du marché. Ciao le petit gars du pressing. Adios le buraliste à la mèche folle... Mais pas adieu Yen Akart road. On compte bien revenir fin juin pour se rappeler le bon vieux temps et retrouver ces visages désormais familiers.

Nico.




Jamais fait un état des lieux aussi matinal. 5h50, une heure avant le départ de notre bus pour la frontière avec le Laos. Speed.
Jamais imaginé qu'on ne serait pas seuls au moment du départ. Lek, notre agent immobilier et commerçante de son deuxième métier, nous a accompagnés jusqu'à la portière du taxi, avec sa copine Noy (prononcez "Nouille"). Touchant.
Déjà pensé que ça allait passer vite, trois mois en Thaïlande. "So fast" qu'on se disait avec Kate et Yvon, mercredi soir. Bangkok aura été un choix de halte qu'on ne regrettera pas, malgré ses embouteillages et sa foule permanents. Le pays aura été une aire de repos confortable : l'ancien Siam est habitué aux visiteurs étrangers. Très.
Déjà excités à l'idée de reprendre les sacs et la route. Laos, Vietnam, Cambodge. Quant au Myanmar, on s'interroge : a-t-on envie de faire du tourisme, qui plus est, à vitesse V, dans ce pays au régime répressif? Pas sûr...

Angel.



Saveurs d'en bas de chez-nous...




Notre agent immobilier préféré. Lek tient un stand de boissons dans la rue d'à côté. Sa sœur jumelle s'appelle Achara, ce qui se traduit par "Angel". Mais Lek veut dire "petite" et non pas Marie-Laure...







Notre vendeur de fruits préféré. On ne connaît pas son prénom mais lui sait notre goût pour l'ananas. Et s'excusait quand il lui en manquait. On n'aura pas pu lui demander comment il s'appelle : à cause de la pluie, ces jours derniers, il était parti...







Notre resto préféré. Aux fourneaux, la petite mamie nous gratifiait chaque fois d'un sourire. Chez "On Yim", les currys sont une tuerie! Vert pour Angel, rouge pour Nico, un délice! Mettez-moi une Singha avec ça!



Notre voisin préféré. On l'appelait "le Chinois d'en face", sans trop savoir pourquoi. Réflexion faite, il était sans doute Thaï,mais quand il s'évertuait à tailler une bavette, pour nous c'était du chinois...








A bientôt, pour de nouvelles photos et aventures pleines de couleurs!
Avec une connexion Internet rapide... ou pas!

jeudi 24 mars 2011

J'en chie avec le tai-chi (désolée...)



Elle s'appelle Ell. Ma prof de tai-chi. Une Thaïe de 60 balais qui a l'air d'en porter 45. Une à deux heures par semaine, sauf quand je délaisse le sport au profit de la vadrouille, Ell Walsh m'enseigne le  Qi-Gong (prononcez Chi-Kong), une série de dix-huit mouvements.

Initialement, je pensais m'initier à la boxe. J'ai finalement opté pour ce dérivé des arts martiaux, suivant en cela les conseils de ma frangine.
Au départ, le tai-chi était lui aussi une technique de combat. Aujourd'hui, cette discipline d'origine chinoise est une gymnastique reposant sur la "maîtrise des énergies" comme le répète ma prof.

N'empêche, ça n'a rien de fondamentalement doux si on le pratique plutôt sérieusement. J'en viens même à transpirer à grosses gouttes, en faisant connaissance avec certains muscles restés discrets depuis toujours!

J'aurais voulu vous montrer une image de Ell, pour que vous vous penchiez sur son âge. Mais mon dernier cours a été annulé à cause de la pluie. Car, évidemment, c'est un autre charme de ce sport : il se pratique dehors, au grand air, mais peu par temps gris...Donc pas de photo d'elle, enfin d'Ell.


 
Angel.

PS: Soit dit-en passant, c'est aussi mon cadeau d'anniversaire, celui auquel vous avez participez le soir du 11 septembre 2010. Alors MERCI!

mercredi 23 mars 2011

"Gonfle les joues et crache!"


Intira m'est tombée dessus un soir, dans l'ascenseur. On revenait d'un resto avec Yvon, le "pater familias", vers 23h. En grande discussion sur la bonne bouffe thaïlandaise. Un pied dehors, on s'apprêtait à rejoindre Morphée quand une quinqua avenante nous demande : "Sorry, are you Français?" La dame a quelques bases, nous explique-t-elle, mais voudrait s'y remettre. Et c'est pas comme le vélo: quand on ne pratique pas, on oublie. Ok, on voit ça, on s'rappelle.
J'ai du temps libre alors pourquoi pas mettre un peu de beurre dans les épinards? Intira fixe notre premier rencart sur le toit, ça ne me surprend pas : les Thaïlandais n'ont pas pour habitude d'aller les uns chez les autres.

Plutôt que de foncer tête baissée, je préfère sonder : ce qu'elle connaît, ce qu'elle veut apprendre. Elle me répond un peu. A côté. Cette employée d'une entreprise de travaux publics me raconte qu'elle est fatiguée par son travail, que son ancienne prof est décédée, qu'elle a mal au dos... Ça promet d'être fun!

Je force un peu: on commence par quelques formules de politesse, "Comment ça va?", "Très bien, merci, et vous?", etc. Elle recommence : "How do you say "I'm sick, headache"? Je lui réponds, espérant que d'ici à la prochaine séance, elle aura soigné son mal de tête.
Peine perdue. Deuxième heure, même question: "What is french for headache?" Je suis perplexe. Et même plus. Pour sûr, ce n'est pas donné à tout le monde d'enseigner!

Allez, après six ou sept heures de cours, j'ai fini par y croire un peu. Les verbes "être" et "avoir", c'est vu. Les formules à connaître pour aller au resto, idem. Le temps, les saisons, les nombres, les heures, c'est du passé.
La dernière fois, on en était aux sons "vr" et "fr". Avec un dilemme : comment lui expliquer le son "fr" quand il n'existe aucun équivalent dans sa langue?
"Alors là, c'est comme le V sauf que vous gonflez les joues et que vous faites le R comme si vous crachiez! Ce n'est pas très poli, mais bon..." J'vous assure, elle a dit l'autre jour à Armance, Tony et Nico que j'étais "une good teatcher". C'est qu'elle ne crache pas dans la soupe...

Angel.

lundi 21 mars 2011

Sangkhlaburi, avant-poste de liberté et arrière-goût de tyrannie


On l'aura enfin atteint ce bout du bout. Cette voie sans autre issue que le voisin birman. Sangkhlaburi et son lac artificiel. Sankhlaburi et sa communauté d'artisans Môn. Et surtout, Sangkhlaburi et ses paysages magnifiques. On l'aura méritée notre virée dans cet ouest thaïlandais sauvage. Sept heures de bus depuis Bangkok, avec trois changements et un dernier autocar visiblement handicapé par une boîte de vitesse capricieuse... et des cols trop relevés.

Guest-house avec vue imprenable et couché de soleil sur le lac. Nickel. Le lendemain, on loue une moto.  A peine dix kilomètres de route vers le col des Trois pagodes, on crève. La guest house nous envoie un taxi (type sorng-taa-ou, cf précédents messages). On prend la chose avec philosophie.  Angel prend des phtos des vilageois alentours, et moi, le soleil. On répare et on repart. Jusqu'au poste frontière où l'inscription Union of Myanmar rappelle la proximité de la dictature.

On revient vers Sangkhlaburi où nous nous arrêtons dans un temple. Tiens voilà du Bouddha ! Au moment de remonter en selle. Aïe ! Une nouvelle fois, nous sommes à plat. On trouve rapidement un garage qui nous change la chambre à air. Je suis un peu plus exaspéré. De retour à la guest-house, je m'explique avec le gestionnaire qui nous a loué la "crappy motorbike". On partage finalement les frais (un tiers environ à notre charge). C'est déjà ça de récupéré car ici, ce n'est pas la norme ; dès que tu montes sur le véhicule, tu es responsable. Point.




Finalement, on retiendra surtout de l'ouest ses paysages. Et ce jeune serveur sous-payé. Il est d'origine birmane et veut postuler à Médecins sans frontières comme traducteur. On l'aide à peaufiner le formulaire de l'ONG. A 25 ans, John parle couramment trois langues (birman, môn et  thaï) et son anglais est plus que correct. Il nous explique que son père est réfugié politique, qu'il soutient Aung Sang Suu Kyi et que, malheureusement, il ne croit pas à une chute du régime malgré la vague démocratique de ces derniers mois en Afrique du nord. On espère que l'avenir ne lui donnera pas raison.

Nico.

samedi 19 mars 2011

Mon banquier nous interdit de faire de la plongée !


La troisième fois sera peut-être la bonne. En février, avec Nath et James, nous avions prévu de plonger dans le golfe thaïlandais, à l'est. Une bronchite m'en avait empêchée. Faute de temps et d'argent, finalement, tout le monde avait laissé tomber.

Ces jours derniers, nous avions tergiversé : ira, ira pas? Budgétera, budgétera pas? Coulera, coulera pas? Allez, zou, on y va! Contact est pris avec un club français sur Khao Lak, dans la baie d'Andaman, à l'ouest. Initiation piscine : 1500 bahts. Deux plongées autour des îles Similans : 6400 bahts. On se l'offre comme cadeau de Noël, pourquoi pas, après tout ?! Ce serait con de venir en Thaïlande sans visiter la faune et la flore sous-marines.

Une nouvelle fois, nous sommes en avance, à la gare routière sud. Oui, oui, j'en entends certains : nous avons changé... Nous avons une heure et demie d'avance sur notre bus de nuit qui devrait mettre quatorze heures pour arriver à destination.
Ne reste plus qu'à retirer un peu de cash et c'est parti! Sauf que là, ô désespoir, ô infamie : impossible d'obtenir des espèces, auprès de cinq banques acceptant pourtant la carte Visa ! L'écran m'indique que je n'ai pas suffisamment de numéraire sur mon compte. Je l'ai pourtant consulté la veille : ce n'est pas encore critique...


Nous n'avons pas d'autre choix : nous rentrons à la maison, à une heure de taxi, avec heureusement suffisamment d'argent en poche pour remercier le chauffeur. J'envoie un mail à ma banque. Pauv' nouille que je suis : j'avais déjà retiré des sous quatre jours plus tôt. Or, il faut espacer chaque retrait de cinq jours minimum. Encore fallait-il le savoir...

Mais nous n'abandonnons pas : nous retournerons sur les îles en juillet. En attendant, nous sommes partis un peu plus près : à Sangkhlaburi, vous vous souvenez, là où toutes les routes ne mènent pas... De Bangkok, il faut compter sept heures... et quelques bahts.



 Allez, tchao,

Angel.

vendredi 18 mars 2011

Près du roi, une place au soleil pour un ange



Le roi en une des journaux locaux. Angel s'inquiète aussitôt. Lui, c'est Bhumibol ou Rama IX. "Bhumi" pour les intimes que nous sommes. En quelques mois, son effigie est devenue presqu'aussi populaire sur l'écran de notre appareil photo que dans les rues et une grande partie des magasins et foyers de Thaïlande. Le roi fait de la photo ; le roi en habit de moine ; le roi réfléchit, une goutte de sueur perlant sur le nez... Angel pratique le culte du chef ! Et s'il n'approchait pas les 86 ans et n'était pas cloué à un lit d'hôpital, j'avoue que je serais jaloux.

Nico




jeudi 17 mars 2011

Expérience poids lourd pour votre poids plume



Je l'ai voulue, je l'ai eue cette nouvelle expérience de journaliste à l'étranger. Je la souhaitais en CDD ; je l'ai comme pigiste auprès du magazine Gavroche, basé à Bangkok. Toujours ça de pris. Un boulot à temps partiel ou plutôt à temps disponible pour nous laisser l'opportunité de vadrouiller. Et puis, avec un ordinateur portable, facile de trouver un coin de plage pour se pencher sur un dossier. Pas dégueu comme conditions de travail. Je l'avoue, le plus souvent, c'est quand même la table de la cuisine qui me voit m'arracher les cheveux à déchiffrer une thèse de 90 pages. (Pour les sceptiques : oui, je l'ai fait !)

Que l'on soit en France ou ailleurs, le boulot est le même. Sûr ! J'avais déjà fait de la radio à Montréal. Mais là, c'est un peu différent: il faut se dépatouiller pour mener des entretiens majoritairement en anglais (parfois en français), trouver les équivalents thaï des administrations de France sans être convaincus qu'elles existent et trouver les bons interlocuteurs dans une ville de 12 millions d'habitants. Sacré programme. Ma première enquête sera publiée en avril. Je vous laisse la découvrir le moment venu. Il sera sans doute sur le site internet : http://www.gavroche-thailande.com/.

Nico

PS : Voici les réponses du dernier jeu du blog "Est-ce que le Schmilblick joue aux jeux du Mercredi ?". Photo 1 : une salle de bain d'artiste (dans "The Black house" à Chang Rai, dans le nord de la Thaïlande) ; Photo 2 : des brochettes de grenouille (sur le marché d'Amphawa, dans le centre); Photo 3 : une râpe à noix de coco (à Kanchanaburi, dans le centre).
Le vainqueur est donc Pat, qui s'approche le plus des trois bonnes réponses. Elle gagne un objet d'art... plastique !

lundi 14 mars 2011

On se lève tous pour เพลงชาติไทย !



La première fois, ça surprend. J'étais au parc, avec ma prof de taï-chi (ouai, ouai, j'posterai peut-être un truc là-dessus...) et son autre élève. Échauffements terminés. Premier mouvement. Concentration maximum.
Mais voilà qu'une voix douce cause dans les haut-parleurs. Inutile de dire que je comprends tout!
On poursuit et pfûûûû! Coup de sifflet. Quoi? Qu'est-ce que c'est? Ma prof s'arrête. Ma camarade de souffrance aussi. A dix mètres, des seniors se redressent. Fini de gesticuler sur la pelouse. Tout autour, les gens se sont levés. "What is it?" que je demande dans un anglais parfait. "National anthem", me chuchote ma copine de cours. Le temps d'assimiler, la musique est déjà lancée.

C'est donc l'heure de Phleng Chat Thaï (เพลงชาติไทย). L'hymne est joué tous les jours à 8h et 18h. Pas seulement sur les terrains de foot. Et, décision du gouvernement, tout le monde doit se lever pour montrer son respect envers la nation. Voilà un bel exemple pour Ségolène! Évidemment, c'est sans compter que les petits écoliers le chantent à pleins poumons. Après ça, chacun peut reprendre une activité normale. Et moi, je me replonge dans mon taï-chi, avec l'impression d'avoir vécu un grand moment. Ben ouai!

Allez, tacho,

Angel.


dimanche 13 mars 2011

Chronique du racisme ordinaire



Calés sur l'une des deux banquettes de la camionnette ("sorng-taa-ou"), nous roulons sur l'ancienne route de la Mort. La liaison entre Mae Sot et Um Phang ne porte plus ce nom. La guérilla n'empêche plus la circulation. C'est aujourd'hui la police qui tient la zone. Patrouilles aux frontières et de district se relaient pour les contrôles de routine et la traque aux émigrés birmans.

13h10, premier arrêt. 13h23, second stop. 13h40, troisième... C'est ainsi pendant les deux premières heures du trajet. A chaque fois, les hommes en tenue nous adressent leur plus large sourire, à Nico et à moi, tandis qu'ils demandent à deux jeunes gars de sortir leurs papiers.
L'un, cheveux mi-longs et T-shirt Levis, montre un permis de circuler, même genre que celui demandé en Papouasie.
L'autre, djellaba et chapeau musulmans, sort un papier répertoriant plusieurs identités, dont la sienne: un nom et une photo. Les flics ne lui trouvent pas de ressemblance avec le cliché en noir et blanc. Son voyage s'arrêtera là. Dans la camionnette, personne ne bronche ni ne semble surpris, encore moins ému, ça va sans dire.


"Vous allez voir des camps de réfugiés?", nous avait demandé Oliv'. Bof. Nous voyageons cinq jours pas loin de la frontière mais considérons qu'il serait malvenu de faire de ces émigrés un motif de visite, dans le cadre d'un "parcours touristique". On y viendra pourtant.
A mi-trajet, le mec aux cheveux mi-longs nous avertit : "camp". On lève la tête en même temps que le sorng-taa-ou s'arrête : sur le flanc de la colline, des milliers de baraquements entassés dans ce qui a reçu le nom d'"Um Piam", village de réfugiés karen et birmans. Sur des mètres et des mètres. Ça fait mal au ventre. Mais le pire est à venir.
Le type descend, suivi de sa jeune sœur. Notre véhicule repart et là, les langues se délient. Le chauffeur roule en faisant des zigzags, "Nous sommes plus légers sans eux", raille-t-il ou un truc dans le style. Il claironne et  klaxonne. Les autres passagers se marrent. Avant que le village ne disparaisse derrière les flancs montagneux, le chauffeur descend, embrasse le paysage de ses deux bras, fait une autre blague. Le kéké est content. Éclats de rire dans le camion. Il remonte et klaxonne à nouveau. On a mal aux yeux. Dégueulasse. Déconcertant. Mais surtout con.


Angel.



A Mae Sot, enfants maquillés au thanaka, la pâte birmane cosmétique végétale traditionnelle.

vendredi 11 mars 2011

Tous les chemins ne mènent pas à Rome


Le Saint-Siège ne s'en émouvra pas plus que cela. Mais certaines routes, bien qu'à peu près convenablement goudronnées, peuvent se terminer en cul-de-sac après quatre heures à l'arrière d'un "sorng-taa-ou". Ce pick-up convertit en transport public ressemble plus au panier à salade de l'armée qu'au bus VIP.

Tassés autour d'un scooter flambant neuf solidement harnaché, on s'agrippe à ce qu'on trouve sur les lacets montagneux menant vers la joyeuse bourgade d'Um Phang, 27 000 âmes nous dit-on (on dirait plutôt un gros village...). Guest-house avec vue. Balancelle devant un mignon chalet. Scorpion dans l'évier de la salle de bain. Le bonheur ou ce qui s'en rapproche. On dirait la Lozère mais avec plus de palmiers.

 Le propriétaire de cette demeure de charme semble surpris. Je lui dit qu'on veut rejoindre dans trois jours la ville de Sankhlaburi. Un peu plus de cent bornes à vol d'oiseau. Une misère. Mais... Mais un soucis se profile. La route que nous espérions emprunter n'existe pas. Um Phang est bel et bien un terminus. Pour rejoindre cette fameuse ville de Sankhlaburi, on nous explique qu'il faut remonter à Mae Sot (4h) puis retourner à Bangkok (9 h) pour rejoindre notre destination (4h) ! Un peu long pour 100 km. Si près mais si loin ! On laisse tomber.



Deuxième surprise pour notre hôte : je veux lui louer un scooter pour nous conduire au pied de la plus haute chute d'eau de Thaïlande ("number one", top of the pop !). Impossible. Pas en deux-roues. Ah bon ! Il nous propose de louer son quatre-quatre (et ses services en tant que chauffeur). D'abord soupçonneux, on accepte. On ne le regrettera pas. Route sinueuse, cahoteuse et boueuse, ah la gueuse ! Si les voix du Seigneur sont impénétrables, certaines voies Thaïlandaises le sont tout autant.


Nico


samedi 5 mars 2011

Invités au voyage de noces






On a eu du mal à se quitter. Tony et Armance sont arrivés lundi, le visage un peu gris, à l'image sans doute du ciel hivernal occidental (désolée, on peut difficilement s'en empêcher...). Ils ont choisi la Thaïlande pour leur voyage de jeunes mariés.

Après Bangkok, Sukhothai figurait au début de leur programme. Nous avions aussi prévu de visiter cette ancienne capitale du Siam, de notre côté. Alors, à l'évidence, nous avons opté pour un bout de route ensemble.


Eux ont pris des couleurs, nous tous avons adoré pédaler à travers la vieille ville. Après une nuit sur place, Tony et Armance envisageaient partir vers le nord. Nico et moi voulions filer à l'ouest, le surlendemain. Finalement, nous sommes tous restés une deuxième nuit. Et, à la gare routière,  quand nous pensions que nos chemins allaient se séparer, on nous a logiquement indiqué que nos destinations respectives passaient... par le même bus!

Bon, à un moment donné, il a bien fallu se dire au revoir.

Mais attendez, ce n'est pas fini : on se retrouve le 10, à Bangkok. Tony et Armance reviendront bronzés des plages du sud pour permettre à Nico et moi de profiter encore un peu de leur voyage de noces.

Angel.



 




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mercredi 2 mars 2011

Un petit coin de paradis contre un coin de para...sol


On continue de sillonner le pays. Santé d'Angel couci-couça, on s'est donc octroyé un break à la plage. A quelques heures de route et de bateau de la frénétique Bangkok, le petit joyau de Ko Wai, près de Koh Chang, a eu nos faveurs. Idéal pour lézarder les doigts de pied en éventail ou plonger observer le corail.


Nico