Je voyage donc je suis!
Je n'avais qu'une petite expérience de l'Asie. De la taille du Sri Lanka, « l'île resplendissante », où j'étais allée en 2006. J'en retenais le flegme tiède, le bordel ambiant, le feu des épices.
Parcourir pendant près d'un an le continent, dans sa partie sud-est, permet peut-être de dépasser les stéréotypes.
Même en tongues, l'Asiat' n'est pas plus nonchalant qu'un autre. Il se lève plus tôt, souvent entre 4h et 6h, et organise sa journée autrement. Lui aussi est pris dans le tourbillon de la consommation de masse et ce qui va avec. La télévision remplace les conciliabules familiaux, le téléphone portable sonnent souvent. Partout, les filles se poudrent le visage de talc pour ressembler aux Occidentales. Dans les campagnes, le phénomène vient tout doucement.
Que retiendrons-nous de ce voyage? Est-ce que nous en serons transformés? Trop tôt pour tout ça. Nous sommes venus ici avec Nico, pour nous retrouver. Nous avons choisi l'Asie pour ce qu'elle présentait de différences avec la France, en particulier la Normandie (Lisieux...) que nous quittions : le soleil, la vie simple et pas chère.
A travers notre blog, nous avons pu donner l'impression d'évoluer dans le monde de Oui-Oui. Notre envie de raconter l'exotisme et la beauté a peut-être frelaté un peu la réalité : nous avons eu nos difficultés, liées aux conditions de baroude, à la moiteur sous les tropiques, à la complexité des langues... L'Asiat' est parfois à prendre avec des baguettes!
Nous n'avons rien de rien de rien à regretter. Jouer les aventuriers, c'était génial. Rester figurants en tentant de comprendre, ce n'était pas vraiment frustrant: ici, la vie est partout.
Nous n'avons fait que passer. Perso, je serais bien restée encore un peu. Même si l'appel de la France se fait sentir depuis un mois.
Angel.
On avait envie de l'Asie, c'est fini
L'Asie, on l'a fantasmée, puis vécue pendant ces dix mois, et partagée avec vous dans ce blog au long cours. Partir à deux, c'est toujours une expérience. Un challenge qu'on choisit de relever, sac au dos. On l'a fait pour se retrouver. Et comme je le dis parfois, c'est le voyage d'une vie, aux antipodes géographiques et souvent aussi culturelles de notre hexagone. L’Asie nous a émerveillés sans pour autant faire de cadeau. Elle se mérite. Et c'est aujourd'hui que nous lui disons au revoir. Ce soir, seize heures d'avion nous attendent pour rentrer en France.
Cette Asie-là, on ne l'oubliera pas, c'est sûr. On y reviendra, même. On est loin d'avoir écumé ses moindres recoins : le Myanmar et le Yunnan nous ont fait de l’œil ; le sud du Laos et de la Thaïlande nous ont fait faux bond ; les Célèbes et Sumatra ont gardé leurs trésors faute de temps. On lorgne aussi vers une autre Asie, le Népal et l'Inde. Et du côté de l'Amérique du sud. A elle seule, elle mérite bien six mois de crapahute.
Je vous rassure, on ne repart pas tout de suite. Entre-temps, on posera nos valises du côté de Quimperlé, où Angel est nommée à la rentrée. Près de la mer et en Bretagne. ça invite déjà à de petits voyages, non ?
On nous pose souvent la question : Quel pays as-tu le plus aimé ? Difficile à dire. Parle-t-on des paysages, des gens, de la gastronomie, des édifices historiques... A chaque donnée, son classement. Mais après avoir pesé le tout, un podium s'impose :
- L'Indonésie. Pour la variété de ses paysages, ses habitants et ses côtés très « roots ».
- Le Laos. Là encore, la nature est splendide et ses citoyens adorables.
- Le Cambodge. Son histoire mêlant horreur et splendeur a forgé un peuple fier mais plein d'humour.
Nico.
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